La retraduction entre théorie et pratique

Document Type : Original Article

Author

French Department, Faculty of Languages &Translation, Pharos University,Alexandria,Egypt

Abstract

Ttranslation has been a long-known field of study, the specific concept and practice of re-translation only began to receive the attention it deserves quite recently, starting in the 1990s in Europe. But still little studied in its specificity in the Arab world, even the term "retranslation" is relatively uncommon, with its floating meaning, calling on multiple questions: Between translation and retranslation, what happened, what changed? Do we retranslate better or differently? Why several translations of the same text? Why do some translations keep their shine and others fade in a short time? Why is a great translation necessarily a retranslation? Or, conversely, why is any first translation never a great translation? This study proposes to underline the importance, the motivations and the challenges of the practice of retranslation according to the point of view of several theoreticians, from Arabic to French or vice versa. This is why the work of the retranslator turns out to be essential for a better reception of the work in the target culture. We will try to present some examples of translation errors appearing in the Arabic novel "El GOAA", "The Hunger" by Mohamed El Bisatie translated into French, by the translator Edwige Lambert, to illustrate the role of retranslation with the aim of a better accomplishment of an Arabic novel, dealing with the tradition and customs of the Egyptian village.

Keywords

Main Subjects


Résumé : Si la traduction est un domaine d’étude connu depuis longtemps, le concept et la pratique spécifiques de la retraduction n’ont commencé à recevoir l’attention qu’ils méritent qu’assez récemment, à partir des années 1990, en Europe. Mais encore peu étudié dans sa spécificité dans le monde arabe, même le terme de « retraduction » est relativement peu commun, avec sa signification flottante, L’absence d’études statistiques en diachronie ne nous permet pas de suivre l’accélération de ce phénomène depuis sa naissance. Ceci fait appel à de multiples interrogations:  Entre traduction et retraduction, que s'est-il passé, qu'est-ce qui a changé? Retraduit-on mieux  ou différemment ? Pourquoi plusieurs traductions d'un même texte ? Pour quelles raisons certaines traductions gardent-elles leur éclat et d'autres pâlissent-elles en peu de temps? Pourquoi une grande traduction serait-elle (hypothèse et non affirmation) nécessairement une retraduction? Ou, à l'inverse, pourquoi toute première traduction ne serait-elle jamais une grande traduction ? Cette étude se propose de souligner l'importance, les motivations et  les défis de la pratique de la retraduction selon le point de vue de plusieurs théoriciens, de l’arabe au français. C'est pourquoi le travail du retraducteur s’avère indispensable pour une meilleure réception de l’œuvre dans la culture cible. Nous tenterons de présenter un échantillon d’erreurs de traduction figurant dans le roman arabe "La Faim", de Mohamed El Bisatie traduit en français, par Edwige Lambert, pour illustrer le rôle de la retraduction dans le but d'une meilleure compréhension d'un roman arabe, abordant la tradition et les coutumes dans un village égyptien.

 

Mots clés : Pluralité de sens, motivation, enjeux, principes, finalité

 

 

Introduction

 

« Retraduire sonne donc comme une opération de correction,

       de rectification d’un travail qui serait là entre le texte et nous.

                                                                        On referait un travail déjà fait. » [1] 

 

 

              Le point de départ est une enquête de l'Institut du Monde arabe en France portant sur l'édition française en 1986, recensant 529 ouvrages, concernent le monde arabe, sur 18.800 titres publiés cette année-là. Sur, ces 529 titres, 29 seulement étaient traduits de l'arabe ou à partir d'une autre langue orientale.[2] Or le plus surprenant s'agissant des flux de traduction du français vers l’arabe c’est que la raison de cette rareté en est la condition du traducteur matériellement parlant : le traducteur est mal rétribué. De plus dans notre culture égyptienne, un "bon traducteur est un traducteur invisible[3]. La retraduction nous sort de notre zone de confort littéraire et historique, nous oblige à admettre que nous détestons le changement pour ce qu'il est et nous met face à la relation sentimentale que nous entretenons avec l'œuvre. Une retraduction peut être soit une seconde traduction (par exemple deux traductions françaises d’un même livre anglais qui se sont succédées dans le temps, soit une traduction redoublée (par exemple quelqu’un traduit de l’anglais en français un livre qui était déjà la traduction anglaise, soit même une rétro-traduction (par exemple quelqu’un traduit du français en anglais un livre qui avait déjà été préalablement traduit de l’anglais en français[4] .

Selon Goethe, toute activité humaine, pour s'accomplir, a besoin de répétition. Et cela vaut pour la traduction en tant qu'opération vitale de redoublement dans sa pratique tenant compte du vocabulaire, de jeux de mots, des métaphores, des images, des registres langagiers et de la structure syntaxique qui concourent au sens.

L'histoire nous montre qu'il existe des traductions qui perdurent à l'égal des originaux et qui, parfois, gardent plus d'éclat que ces derniers. Ces traductions sont ce qu'il est convenu d'appeler de grandes traductions[5].

Avec l'accélération des échanges, la traduction de nos jours fait face à diffèrent modes de communication au plan international: traduction écrite ou orale de textes littéraires; comptes rendus, interprétation lors de rencontres internationales; sous-titrage ou doublage de films. Or, toute mise au point technologique, tout événement d'importance devrait entrainer la participation des traducteurs, ce sont les meilleurs experts et connaisseurs de l’évolution du champ et il semblerait inconcevable de renoncer à leur technicité et savoir. Si la reproduction d’un texte littéraire[6] dans une autre langue est délicate et approximative, on ne peut pas dire pour autant que l’œuvre du traducteur soit comparable à celle de l’auteur, en termes de créativité. Le traducteur littéraire n’est pas véritablement un créateur mais un médiateur doté d’un certain talent et esprit artistique, et sa traduction se doit de rendre  aussi fidèlement que possible le message ainsi que  les spécificités du texte source voulues par l’auteur, et que le traducteur transmet à son tour, mais qui ne sont pas les siennes propres.                                   


  1. Etymologie de « retraduction »

 
La retraduction est formée d’un substantif féminin, traduction, auquel s’est ajouté le préfixe itératif  "re", c’est donc la traduction de ce qui a déjà été traduit d'une autre langue. Au sens figuré, c’est la mise en forme d’une nouvelle interprétation. La retraduction est un moment second et essentiel dans l'histoire de la réception d'une œuvre. Elle diffère de la traduction première par son statut paradoxal: le simple fait de son existence atteste à la fois de de la fragilité de la traduction en tant qu'activité transférentielle et de l'espoir que cette post pratique continue  d’ouvrir à d’autres sens. Compte tenu de la polysémie du préfixe verbal re- ou r... le terme de retraduction peut prendre trois ou quatre significations différentes, Il peut s'agir d'une pure et simple itération: redire, c'est répéter; et retraduire, c'est donc bien refaire une traduction du même texte original, dont il existe déjà une première traduction. 2°) Mais il peut aussi induire une connotation très marquée de rectification critique : la retraduction rejoint alors la révision et elle débouche sur une « nouvelle traduction » qui s'affiche comme meilleure que la (ou les) précédente(s), dont elle entend avoir corrigé les défauts. C'est d’ailleurs souvent un argument de vente mis en avant par l'éditeur[7].

                                                                                                                                .  Traducteur et retraducteur 2.      

 Si par l’affirmation de « l'effacement du traducteur[8] », son invisibilité en quelque sorte, idée stigmatisante en soi du statut de traducteur,  il sera bien présent, par la force des choses pour la retraduction. Retraduire, c’est en effet indiscutablement donner sa propre interprétation du modèle et y substituer sa propre écriture, dans une autre langue.                                                                                                                                    

                                                                                                                      

Le concept de retraduction étant un genre didactique dont la multiplicité potentielle vient des fonctions de traducteur, en renforce la position et le statut. Le traducteur est en effet chronologiquement lecteur et rédacteur, lecteur en une langue, rédacteur en une autre, bilingue, et souvent voyageur. Il est aussi spécialiste, connaît et traduit,  des données scientifiques, techniques, politiques et culturelles. Le traducteur participe à la diffusion de la connaissance et des témoignages de son époque. Nombreux sont ceux qui ont souligné le rôle de messager du traducteur. Les retraducteurs s’obligent ou travaillent à la lumière des erreurs des traductions dont ils prennent connaissance, à leur étude stylistique, lexicale ou syntaxique dans la retraduction ce qui différencie les traductions les unes des autres et induit un regard approfondi du retraducteur sur les traductions précédentes. Le retraducteur apparaît donc comme un messager qui aurait consulté d'autres messagers véhiculant le même message, mais en des temps, des lieux et pour des lecteurs différents. Sa tâche est d'isoler, dans les traductions qui précèdent la sienne, ce qui caractérise les codes et contextes successifs, peut-être pour arriver à une meilleure compréhension du message au travers des versions qu'en ont données les décennies ou les siècles précédents, peut-être pour comparer ces codes et contextes intermédiaires et éliminer tout ce qu'il jugera bon d’éliminer dans sa propre réinterprétation et transmission du sens. En tant que messager, il s'est d'abord tourné vers l'auteur, mais il doit ensuite se tourner vers les lecteurs. Lecteur, il devient rédacteur pour faire comprendre le message à d'autres lecteurs qui sont aussi les siens, lecteurs de l'original transmis, mais aussi des stratégies de la transmission de l'original. La qualité, l'aspect, de cette transmission, reçue par les lecteurs, varie selon la finalité adoptée par le (re)traducteur[9]. Ce dernier peut s'imposer, dans un premier temps, de ne pas regarder les traductions précédentes pour ne pas être influencé ; mais ensuite, il lui est utile voire indispensable de connaître les autres lectures du texte - tout comme les lectures critiques de l'œuvre - ne serait-ce que pour éviter des fautes de compréhension, qui sont généralement moins acceptées lors d'une retraduction.

Voici un schéma de communication dans le passage de la traduction à la retraduction illustrant le nombre de messages et de codes à respecter de la part du retraducteur, dans le transfert du sens.

Emetteur 1

(auteur)

 

 

 

 

 

Traducteur

Récepteur 1                 |           Émetteur
     (lecteur )                                (Rédacteur)

 

                                       

 

 

       Message 1  | Code 1

                  Contact 1  | Contexte 1

 

 

 

 

Message 1        |       Code 2
               Contact 1     |          Contexte 2

        |

                                             

 

Ou 2|

 

 

Traducteur 2
(retraducteur)
Récepteur 2/Emetteur 3

 

Émetteur 1
(auteur)

 

Récepteurs
2,3,-y

(Lecteurs)

 

Traducteur 1
Récepteur 1 / Émetteur 2

 









 
   

 

 

 

 

 

 

Récepteurs 2

(lecteurs)

 





 

                                                             

                 Schéma de la retraduction selon Antoine Berman[10]

 

  1. Sur l'hypothèse de la retraduction

"Mais voilà, c’est le mot qu’on emploie spontanément… Quoi qu’on fasse, il y a du soupçon…"[11]

Toute traduction est défaillante. Ce qui signifie que toute traduction est marquée par de la non-traduction. Et les premières traductions sont celles qui en sont le plus frappées. Tout se passe comme si les forces anti-traductives qui provoquent la défaillance étaient, ici, toutes puissantes. [...] La retraduction surgit de la nécessité de supprimer, mais au moins de réduire la défaillance originelle.

Nous voudrions présenter quelques réflexions sur la modalité des retraductions, à partir de ce qu'on définit comme « hypothèse de la retraduction ». Il s'agit d'une hypothèse avancée par Paul Bensimon et Antoine Berman[12] en 1990 : « L'hypothèse de la retraduction serait un mouvement progressif de chaque retraduction vers le texte-source: la première traduction est tendanciellement une traduction-introduction, avec une acclimatation de l'œuvre à la langue et à la culture de départ, alors que les traductions successives sont généralement plus portées à afficher l'étrangeté du texte ». L'hypothèse a suscité un important débat, qui a prévalu aux réfutations, même si elle a été reprise par quelques études. Cette hypothèse trouve bien évidemment quelques confirmations, surtout dans les séries traduites ? du XXe siècle, dues notamment à une professionnalisation progressive de la traduction.

C'est sans doute Antoine Berman qui, le premier, en 1990, a posé explicitement le problème de la retraduction comme « espace d'accomplissement » : Antoine Berman, établit la retraduction comme une critique, qui, dans un sens, dépasse celle de la critique comme  remarque, comme travail visant à animer les œuvres de vie. Retraduire, selon lui est « une activité soumise au temps, et une activité qui possède une temporalité propre : celle de la caducité et de l'inachèvement. » [13]


Les retraductions ne sont pas les diverses étapes d'une traduction par un même traducteur mais un ensemble d'efforts successifs, pour arriver si possible à une grande traduction, à la fois adéquate dans la langue d'arrivée, et fiable dans son rapport à la langue de départ. Il est utile de retraduire surtout quand une première traduction n'intègre que très partiellement la culture de départ. Elle est ou serait une introduction, une adaptation, soumise à des impératifs socioculturels, soucieuse de plaire aux lecteurs, plutôt que de mettre en avant l'étrangeté, la lettre, la singularité du texte original, en lui restituant toute sa signifiance.

Que retenir de cette hypothèse bermanienne de la retraduction?  Elle poursuit les réflexions de Walter Benjamin (1923) sur le littéralisme et sur la survie d'une œuvre littéraire, dans la visée du « pur langage »[14] Elle est comme une résistance, une assimilation complète des œuvres anciennes et des traductions vouées aux oubliettes, c'est comme un  prolongement de leur existence auprès de leurs lecteurs.
Il n'empêche que certains des concepts de Berman, par exemple, la « pulsion de traduire »,  reste vague, pour emporter une complète adhésion. Une bonne traduction ne peut en tous cas pas se réduire au seul « vieillissement » de la langue mais à l’un des présupposés de l'hypothèse qui constitue une de ses faiblesses majeures : elle présuppose que les productions passées seraient tâtonnements, hésitations, et parfois même" aveuglements" vers toujours une meilleure performance.

 

Ce qui ressort nettement de l’ensemble de ces réflexions et interrogations, c'est que la retraduction n'est pas tant réalisée compte tenu des défaillances des traducteurs que compte tenu des changements de l'horizon culturel et de traduction, dans lequel elles sont produites; il semblerait que l'appel lancé par Antoine Berman à mieux écouter l'étrangeté de l'étranger, à décentrer la traduction pour qu'elle ne soit pas ethnocentrée, comme le furent les belles infidèles à la vie si longue en France ?, ait été entendu et que, depuis quelques années on soit plus sensible à tout ce qui rend l'authenticité d'un texte donné. La retraduction ne peut pas être un retour direct toujours au plus près du texte-source : parce que l'original peut être publié dans une nouvelle édition et parce que l'écriture de cet original a pris une nouvelle place dans le système récepteur. Citons à titre d’exemple : Traduire Proust en anglais dans les années 1960 et dans les années 2000, c'est admettre que la compréhension de l'œuvre n'est plus la même.

 

Ce n'est pas toujours parce qu'une traduction existante est mauvaise ou désuète qu'on désire retraduire : ce peut être tout simplement parce que, en tant que traducteur, on interprète autrement le texte, comme un metteur en scène propose un nouveau spectacle, un exécutant musical la nouvelle interprétation d'un morceau musical.

 

Michael Oustinoff [15] nous apprend le rôle capital joué par la retraduction, citant l'exemple dans l'œuvre de Nabokov, ce traducteur russe qui s'est forgé une première langue d'écriture, le russe, à travers les traductions du français et de l'anglais. Puis l'anglais, qu'il se forge d'abord en s'auto-traduisant du russe, devient à son tour langue d'écriture sans compter que, chez lui, auto-traduction et retraduction sont intimement liées dans la mesure où la plupart de ses auto-traductions du russe vers le français étaient la révision d'une première traduction qu'il demandait à un traducteur et qu'il exigeait la plus littérale possible.[16] Il se traduisait donc, dans ce sens, par l'intermédiaire d'un autre, Or, il n'en va pas de même lorsqu'il se traduit lui- même du français vers le russe. Ce qui est intéressant, que la retraduction est donc pour Nabokov une école d'écriture dans la traduction, qu'il s'agisse de se traduire ou de traduire les autres. L'auto-retraduction serait aussi à l'origine, chez lui, d'une critique de la traduction, d'une théorie littéraliste, née à la fois de son expérience de traducteur et d'auto-traducteur. D'où l'importance qu'il accordait à tout ce qui fait le « style » d'un auteur (notion essentielle à ses yeux), ainsi qu'à tous les échos que l'on peut trouver dans une œuvre, renvoyant à d'autres textes de quelque langue-culture que ce soit. Il semblerait que pour lui, style et décentrement aillent de pair- ce qui expliquera que l'auto-retraduction doit être située dans un contexte créatif plus large.


Jean-René Ladmiral lui, évoque la retraduction littéraire, par les entretiens avec les traducteurs et les analyses comparées des traductions qui sont plus fréquents que jamais  surtout lorsque la presse culturelle s'attache à une retraduction : avec sa surcharge de « visibilité », celle-ci a la capacité unique de solliciter une réflexion sur la traduction.[17]

Pour reprendre les mots de Meschonnic: « Retraduire suppose sans doute plus fortement encore une théorie d'ensemble que traduire ce qui n'a encore jamais été traduit[18] ». Ceci étant dit, la retraduction est souvent un ménage à trois, quatre, cinq, etc., où il faudrait prendre en compte non seulement un texte de départ, mais aussi une série, plus ou moins longue, de textes d'arrivée. De ce point de vue, nous sommes persuadés que l'appropriation d'un texte passe aussi par l'expérience des interprétations précédentes: lectures critiques ou traductions.

 

  1. Motivation de la retraduction

 

Les éléments de réponse dépendent de plusieurs considérations : des textes, de l’histoire de leurs traductions, de l’état de leur diffusion éditoriale et des traducteurs eux- mêmes. Tout d’abord les traductions existantes sont insuffisantes, parce que les précédentes étaient rédigées dans un état de langue trop daté. De plus, il n’y a pas de traduction définitive d’un texte. Mais ce n'est pas toujours aussi simple: la retraduction ne relève pas toujours d'un «travail du négatif ». Il arrive au contraire qu'on ait le désir de retraduire en vertu d'une identification positive aux traducteurs qui nous ont précédés. L'une des raisons de la réticence envers cette forme de lecture multiple et érudite", au-delà du compréhensible manque de temps. Il arrive même que le phénomène prenne une ampleur considérable, proprement incroyable. C'est ainsi qu'il n'y a pas moins d'une centaine de traductions en coréen de Madame Bovary! Le Rouge et le Noir de Stendhal a aussi été  maintes fois retraduit en Corée, entre 1950 et 2000. Il existe donc quantité de retraductions, même si bon nombre d’entre elles ne font que se recopier les unes les autres.[19]

La vieillesse, la mort, la disparition de certaines traductions des catalogues d'éditeurs, cette évolution présupposée ne correspond-elle pas aussi au concept de traduction comme transfert linéaire et spatial entre deux langues-cultures ? D'autres approches existent aussi, qui  informent sur la traduction, à savoir : la datation (ou l’âge) des traductions ne relève pas d'une remontée mécanique dans le temps, elle est le résultat de la tension entre les traducteurs attachés à la continuité et à la reproduction des normes de traduction, et ceux qui, à l’opposé, travaillent la rupture et la différence d’avec ces normes.

Quoi qu'il en soit, l'hypothèse de Berman ne suffit pas à justifier toutes les retraductions. Parmi les facteurs les favorisant, on a retenu : les normes de lisibilité en fonction des lecteurs visés; les outils d'aide à la traduction; le contexte et les contraintes idéologiques d'une époque donnée, les visées éditoriales toujours particulières, les politiques éditoriales intégrant les modes de production et de distribution des livres. De plus, entrent en ligne de compte les interprétations des traducteurs et leurs choix ou leurs stratégies ainsi que les registres de langue et les caractéristiques de l'écriture traductive.

Nous devons aussi ajouter que sans les retraductions vers le français, des textes philosophiques comme ceux de Descartes, ou ceux de Schopenhauer en allemand  ou de textes religieux comme le Coran, la Bible retraduit plusieurs fois, ou les textes scientifiques, comme ceux de Darwin et de Freud n'auraient jamais vu le jour dans d'autres cultures.

Bref, la traduction qui s'est construite peut s'écrouler, comme toute traduction s'élabore en faisant de la place pour d'autres.

 Pour résumer la réponse à cette question, l’une des causes les plus fréquentes est l’insatisfaction vis-à-vis des traductions existantes en raison d’omissions on de modifications dans les traductions précédentes, ou l’envie de s’affronter soi-même en direct avec le texte source. La retraduction offre aussi une nouvelle opportunité pour qu’une œuvre méconnue puisse être revisitée et réévaluée. Dans cette perspective, le traducteur désire capter le texte source,  pour le faire sien. Cela  l’opportunité d’une relecture incessante des textes oubliés, grâce aux retraductions, ils continuent ainsi à nous parler de façon directe et ouverte.



  1. Modèles de la retraduction 

 

Ainsi donc, la retraduction est toujours d'actualité, et toujours ambiguë - dans sa teneur, sa visée  et ses ambitions. De fait, elle peut être comprise de différentes manières:[20]
- Soit comme retour à l'original (rétroversion ou rétro traduction) dans certains exercices, par exemple pour vérifier les transformations dues au transfert;
- soit comme traduction d'une autre traduction faite dans une langue différente de celle de l'original: cette traduction intermédiaire, ou pivot, qui semble se répandre avec les langues peu diffusées, permet de relayer l'original à une troisième langue-culture.
-soit comme traduction dans une même langue d'un même texte de départ, réalisée après une autre traduction. C'est ce concept qui nous intéresse ici. Le retraducteur ne lit pas forcément les versions antérieures, d'autant moins accessibles qu'elles sont plus éloignées dans le temps. La retraduction ne concerne pas seulement les textes légitimés dans un système, mais aussi des textes philosophiques, religieux, dramatiques, communautaires, scientifiques (ouvrages de sciences exactes ou essais de sciences sociales). Dans certains cas elle est donnée comme quasi inévitable, dans d'autres elle est perçue comme répétition inutile. La « nouvelle traduction » étant  perçue comme plus appropriée aux goûts, aux préférences et à l'état de langue des lecteurs ciblés.

 

  1. Enjeux de  la retraduction

 

La retraduction est-elle alors une traduction contre ?

Selon Danica Seleskovitch dans Le Dilemme terminologique de la retraduction, « Il y a beaucoup d'aspects qui doivent être pris en considération, qui expliquent que l'on retraduise mais je crois que l'amélioration de la qualité d'une traduction [...] est certainement un des facteurs les plus importants dans la nécessité de retraduire »[21]

C’est une des possibilités qu’a envisagée Enrico Monti, éprouvé à l’égard des traductions jugées insuffisantes. Celles-ci ne relèvent pas toujours d’un « travail du négatif ». Il arrive au contraire qu’on ait le désir de retraduire, en vertu d’une identification positive par rapport aux traducteurs qui nous ont précédés. Selon Jean Pierre Lefebvre, les retraducteurs seraient souvent moins bien payés que les traducteurs du fait que leur travail serait facilité par les traductions déjà existantes. L’une des raisons de la réticence envers cette forme de cette pratique de retraduction serait une forme de l’angoisse du plagiat, qui agace une grande partie des retraducteurs. Le retraducteur pourrait être  poussé à se différencier de ses prédécesseurs jusqu’à introduire des changements forcés, par peur d’être accusé d’avoir copié la traduction existante. Ajoutons, la difficulté de retraduire, après une grande figure de traducteur.

D’autres raisons peuvent être à la base du travail de retraduction, tout en n’impliquant pas nécessairement une insatisfaction à l’égard des traductions excitantes mais en vue de donner une nouvelle perspective au texte.

Dans d’autre cas, un Skopos ou objectif final différent de la traduction peut déterminer des retraductions, comme l’adaptation d’œuvres pour la lecture d’un jeune public, par exemple.

Enfin, des raisons d’ordre économique et/ou éditorial peuvent être à l’origine de la pratique de la retraduction : une nouvelle traduction peut être plus rentable que la réédition d’une traduction existante, les stratégies commerciales  des éditeurs visant à souligner la nouveauté de l’opération de retraduction pour convaincre les lecteurs qu’ils se trouvent devant une traduction plus authentique que les précédentes.

 

 

  1. Délai pour la retraduction

 

      Pour reprendre les mots de Laurence Venuti à propos des traductions.

  « Chaque grand livre demande à être retraduit une fois par siècle »[22]. Il faudrait retraduire les œuvres classiques mais il est difficile de généraliser la fréquence de retraduction tout simplement en raison de multiples facteurs influençant cette pratique, liée à la situation socio-économique ou à des données culturelles déterminant la production de nouvelles traductions : une réévaluation critique de l’œuvre, un regain d’intérêt autour de l’auteur et de sa thématique, une adaptation cinématographique, l’expiration des droits d’auteurs, etc.

 

 

  1.  Orientalisation ou francisation dans la traduction de la littérature égyptienne   retraduite

 

Comment se traduit cette oscillation entre orientalisation ou traduction exotisante, d’une part,  entre traduction naturalisante ou transparente, et une traduction française de la production arabe moderne, d'autre part ?

Au cours de ces dernières années, les concepts de domestication et d’étrangéisation[23] en traduction, décrivent deux stratégies opposées dans l’art de traduire. Le terme « domestication » est souvent utilisé pour indiquer l’adaptation du contexte culturel ou de termes propres à une culture, tandis que le terme « étrangéisation » est souvent utilisé pour indiquer la préservation du contexte culturel original, comme les lieux, les noms, etc. Ces deux termes ont aussi été adoptés dans des études validant l’hypothèse dite de la « retraduction ».

 

A vrai dire, cette tension orientalisalion/francisation se manifeste d’abord dans les choix de traduction ; les premières œuvres arabes modernes traduites sont celles qui portent le plus en elles cette tension. On ne traduit pas le Hadith ‘Iså ibn Hisham de Muwaylihi, mais des œuvres comme Un substitut de campagne en Égypte, de Tawfik al-Hakim, (publié en arabe en 1937, en traduction française l’année suivante), et Le Livre des jours de Taha Hussein (publié en arabe en 1929, en français en 1947) : c’est-à-dire des écrivains fortement marqués par leurs années de formation en France et  à travers toute leur production, les œuvres les plus marquées par ce contraste entre leurs idéaux et valeurs modernistes, de source européenne, et la description d’une société traditionnelle en retard. En comparaison, la position de Mahfouz par rapport à ses cadets, les écrivains de la génération dite des années 60. Au-delà de la diversité de leurs écritures dont on peut prendre la mesure en se reportant aux traductions déjà parues de Gamal Ghitany, Sonallah Ibrahim ou Edouard al-Kharrat, ces auteurs ont en commun d’avoir opéré une transformation radicale des formes, des contenus et de la langue romanesque arabe. C’est en fait la première génération d’écrivains à développer un regard sur soi qui n’emprunte pas les lunettes de l’Occident, à imposer une modernité littéraire arabe originale.  A partir de là il est vrai que leurs œuvres sont moins exportables, moins faciles à traduire et se prêtent moins que celles de leurs prédécesseurs à la réception traditionnellement faite à la littérature arabe.[24]

Compte tenu de la pénurie des études présentées dans cette perspective sur la retraduction en Egypte, nous proposons de prendre le parti-pris d’une orientaliste, dans cette étude, en présentant l’exemple pratique d'une  retraduction et de ses raisons, en vue de l'amélioration de la qualité de la traduction. C'est le cas de la traduction française du roman de la littérature égyptienne contemporaine « La Faim» « de Mohammed El Bisatie. La traductrice, Edwige Lambert, cherchant à « rendre exotique » le roman arabe dans sa traduction n’a pas réussi à rendre fidèlement la tonalité de la couleur locale du roman originel[25].

 

Regardons quelques exemples concrets extraits de la traduction du roman de Mohamed El-Bisatie, roman unanimement salué à sa parution et nominé en 2009 pour le Prix international du Roman arabe. Son thème central, est la mise en scène de la vie quotidienne d’une famille extrêmement pauvre, dans un village du fin fond de l’Egypte millénaire oubliée des touristes et du développement.                                                                                                                      

 

Suite à la lecture analytique de la traduction, du point de vue socio-culturel, nous avons observé à travers quelques exemples tirés du texte source mis côte-à-côte avec le texte cible, des faits culturels propres à la culture égyptienne. Il y avait certainement, des traits caractéristiques de cette culture  similaires à ceux de la culture cible mais il y avait aussi d'autres réalités et des paroles qui n’y existaient pas. La langue d’un pays reflète sa culture. Et quand un auteur écrit un roman dans sa langue maternelle et fait acte de création il utilise un vocabulaire relevant du registre langagier correspondant à la classe sociale désignée spontanément. Il sait que la plupart de ses lecteurs en comprendront le lexique puisqu’ils partagent la même culture. Mais en ce qui concerne la traduction du roman dans une autre langue, les nouveaux lecteurs n’ont pas la même compréhension du vocabulaire, il leur manque des clés et une bonne identification du registre de la langue employé par l'auteur. Regardons ci-dessous quelques exemples d’expressions idiomatiques et leurs traductions.  

 

                               8.1      Traduction des expressions idiomatiques
Exemple 1:

L'original

La traduction

La traduction proposée

أقطع ذراعي أنك ما لمست واحدة الغابة دلوقتي. ص31

Je mettrais ma main à couper que tu n'as jamais touché une femme! P. 34

Je mettrais ma main au feu que tu n'as jamais touché une femme !

 

La traductrice n'a pas traduit fidèlement cette expression et n'a pas trouvé l'exact équivalent dans la langue d'arrivée. L'expression arabe "أقطع ذراعي" désigne être sûr et certain. Elle a traduit littéralement l'expression arabe. L’équivalent de cette expression est " mettre sa main au feu" qui veut dire : être sûr de quelque chose ; affirmer fermement quelque chose ; affirmer ses propos avec  conviction ; assurer que la chose est ainsi.

Exemple 2:

L'original

La traduction

La traduction proposée

تقييم معها عجوز من قريتها،لسانها طويل ،تقول حين تراها

ص43

La vieille n'avait pas la langue dans sa poche,  à Zaghloul, lorsqu'elle l'avait vu. p.49

 

la vieille avait une langue de vipère, avait-elle lancé à Zaghloul, lorsqu'elle l'avait vu.



 L'expression " تقييم معها عجوز من قريتها لسانها طويل تقول حين تراه " بذيء فاحش désigne en arabe " لسانها طويل " qui signifie une femme impolie disant frontalement ce qu'elle  pense, sans tact ni retenue. Dans le dictionnaire Le Petit Robert, l'expression idiomatique française « n'avoir pas la langue dans sa poche » est traduite par parler avec facilité et répliquer avec impulsivité. La traduction de l'expression arabe ne semble donc ni correcte ni appropriée. Parmi les autres synonymes de cette expression idiomatique Le Petit Robert,  indique « une mauvaise, une méchante langue, une langue de vipère une personne qui n'hésite pas à médire, à calomnier. »

 

 

                              8.2     Traduction des expressions religieuses 


Que les gens soient musulmans ou chrétiens, dans la société égyptienne,  ils emploient souvent dans la vie quotidienne des expressions religieuses. Les expressions religieuses islamiques utilisées dans le roman "la  Faim " de Mohamed El- Bisatie sont استغفر الله " " قضاء قدر " " سبحان الله ثواب" "ماشاء الله" "الحمدلله". Si la traduction de ces expressions n'est pas correcte, cela affecte le sens et la connotation religieuse du contexte. Dans ce qui suit, nous allons présenter la traduction erronée de certaines expressions religieuses dans la version traduite du roman.

Exemple 1:

L'original

La traduction

La traduction proposée

وسبحان الله لما يريد ص10

Qu’il plaise à Dieu p.14

 

Gloire à Allah. Il fait ce qui lui plaît.

Exemple 2:

L'original

La traduction

La traduction proposée

سبحان الله. لم يات الصبي
والرابعة أكيد عن قريب. ص37

Prions Dieu ! Il n'a pas encore de fils et il y a surement une quatrième épouse pas loin...p.38

Gloire à Allah ! Il n'a pas encore eu de fils et il y a sûrement une quatrième épouse pas loin.

 

La traduction de l'expression religieuse "سبحان الله" n'est pas correcte parce que l'expression "سبحان الله" veut dire " gloire à Allah" comme nous l’avons dit dans l’exemple précédent. Dans la phrase arabe, l'auteur admire la puissance de Dieu n'ayant pas donné d'enfants à cet homme polygame après son mariage avec trois femmes, alors qu’il l’avait voulu. Le verbe " prier" selon Le Petit Robert  signifie "s'adresser à Dieu par une prière instante, supplier ".

 

Exemple 3:

L'original

La traduction

La traduction proposée

یا کافر . ص 42

Infidèle ! p.44

 mécréant


Dans cet exemple, la traduction de l'insulte "ياكافر" est traduite par " infidèle ". C'est une traduction littérale. Ce qualificatif est défini dans le dictionnaire par « une personne qui adopte une autre religion que celle embrassée ». Cette traduction est évidemment incorrecte  et ne rend pas le même sens voulu par  l'auteur.

 

Exemple 4:

L'original

La traduction

La traduction proposée

استغفر الله.دماغك شطحت

Le ciel me pardonne. Vous vous égarez

Qu'Allah me pardonne !


استغفر الله: C'est demander pardon à Allah.

Ces imprécisions lexicales gomment en quelque sorte une bonne partie culturelle du contexte du roman, ce qui influence la lisibilité et la bonne réception du texte, traduit dans la culture cible.

 

Traduire un texte, c’est le faire passer d’un univers à un autre et non pas seulement d’une langue à une autre, surtout lorsque le texte à traduire porte, dans sa forme, l’empreinte de l’univers culturel et littéraire que nous cherchons à transférer dans l’autre culture

«Tout traducteur doit s’attendre à ce qu’il y ait dans la langue de départ des mots qui cherchent en vain leur équivalent dans la langue d’arrivée. Ou bien la chose n’existe pas – ou n’est pas reconnue dans l’une des deux cultures – ou bien elle existe dans les deux, mais une langue éprouve le besoin de nommer ce que l’autre passe sous silence»[26].

 

           

Conclusion

 

La retraduction offre une nouvelle opportunité pour qu’une œuvre méconnue puisse être relue et réévaluée et que le lecteur soit éclairé à partir des points de vue du retraducteur.

 

Traducteurs, réjouissons-nous de la continuation de la vie des œuvres, et de la transmission  de ces traces laissées par les auteurs qui les ont écrites. Notre tâche est de garder vigilance quant à la fidélité de la transcription de leurs récits tout en étant inventifs. L’acte de retraduction est un concept à part entière de ré-écriture à partir d’un texte originel, à entendre et à respecter.

 

Puisse cette étude ouvrir la voie à d'autres contributions dans la pratique de la retraduction de la littérature arabe classique ou contemporaine, et pour qu’elle soit mieux reconnue  dans le champ de la traductologie : en comparant différentes traductions existantes, en retraduisant les œuvres classiques oubliée dans l'histoire ou dans le temps, en améliorant la qualité d'une œuvre déjà traduite.

 

Ainsi le travail du retraducteur pourra être estimé à son juste titre et valorisé aux yeux des maisons d'éditions, qui  y trouveront aussi leur intérêt, matériellement et intellectuellement, en permettant le rayonnement  de nouvelles lectures plurielles des chefs d'œuvres littéraires.

 

 

 

Que le lecteur avisé ou non, ait à son tour une multiplicité de retraductions à explorer lui ouvrant la connaissance du champ littéraire, comme on écoute une nouvelle version musicale, comme on admire une peinture d’aujourd’hui, ou comme on assiste au spectacle à partir d’un texte classique, interprété par de jeunes comédiens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1]  J.P. Courtois, De la retraduction: Le cas des romans, Bruxelles, La lettre volée, 2014, p.35.

[2] Le Monde arabe dans la vie intellectuelle et culturelle en France, Colloque, 18-20 janvier 1988, Institut du Monde arabe.

[3] Richard Jacquemont, Traductions croisées Égypte France stratégies de traduction et échange culturel inégal, Egypte Monde arabe En ligne 15-1611993, mis en ligne  le 08 juillet 2000 consulté le 21 décembre. 2022 URL: http://joumals openedition.org/m/1109,00 https://doi.org/10.4000/ema 1109

[4] Traductions et retraductions françaises de la Théorie des sentiments moraux d’Adam Smith, l’insoutenable légèreté de (re)traduire.

[5] Il est à noter que le poème le Lac de Lamartine a été traduit en 16 différentes versions réunies dans une série spéciale. Cf., Mohamed Zakareyz Anani, Session "Shawki et Lamartine", Série spéciale, Paris, Octobre 2006, pp.33-103.

[6] Pour délimiter le cadre de la retraduction de notre étude théorique et littéraire, nous allons aborder ce qui touche à la discipline de la retraduction littéraire, notre domaine d’intervention   sans aborder les autres champs, si vastes, de la retraduction.

[7] http://www.granddictionnaire.com/

[8] Cf., Durieux., Fondement didactique de la traduction technique, Paris, Didier, pp.9-11.

[9] Enrico Monti et Peter Schnyder,Autour de la retraduction : Perspectives littéraires européennes, Paris : Horizons, coll. "Universités", 2011,pp.148-150.

 

[10] https://doi.org/10.4000/palimpsestes.596                                                               

[11] Cf., Antoine Berman, la retraduction comme espace de la traduction, palimpsestes, 1990, pp.1-7.

[12] Cf., Ibid.Loc.cit.

[13] Virginie Douglas, Florence Cabaret, La retraduction en littérature de jeunesse, Rouen, 2014.    

[14] Walter Benjamin,  Traduction, Terminologie, Rédaction, vol. X, n° 2,  Association canadienne de traductologie, 1997, p.7.

 

[15] Michaël Oustinoff est professeur, traductologue à l’Université Côte-d’Azur et membre du bureau de la revue Hermès (CNRS éditions)

[16] Irina Mavrodin, Retraduire Dickens, table ronde, Actes des Septièmes assises de ta traduction littéraire (Arles 1990), Arles, Actes Sud / ATLAS, 1991, p. 77.

[17] Jean-René Ladmiral, Traduire: Théorèmes pour la traduction, 2e édition, Paris, Gallimard, 1994, p.16.

[18] Henri Meschonnic, Traduire : Écrire ou désécrire, in Éthique et politique du traduire, Paris, Verdier, 2007, p.70.

[19] Sunheui Park et Sung-Gi Jon, L'évaluation des traductions coréennes du style indirect libre dans Madame Bovary , in Tatiana Milliaressi (éd.)

[20] Yves Gambier, « La retraduction: Retour et détour», Meta, vol. XXXIX, n° 3, 1994, pp. 413-417. Nous aborderons dans notre étude la traduction littéraire étant notre spécialité et nous allons laisser de côté les autres genres artistiques.

[21] Seleskovitch, D., « Le dilemme terminologique de la retraduction », Traduire, 1998, pp. 17-27. 

[22] https://doi.org/10.4000/palimpsestes.542.

[23] Eco, Umberto, Dire presque la même chose – Expériences de traduction, Paris, Grasset, Paris, 2006.

[24]  Richard Jacquemont, Traductions croisées Égypte France stratégies de traduction et échange culturel inégal, Egypte Monde arabe, En ligne  le 08 juillet 2000. URL: http://joumals openedition.org/m/1109,00 https://doi.org/10.4000/ema 1109 , consulté le 21 décembre. 2022.

[25]  Nous nous limiterons ici  à quelques  exemples extraits de la traduction des spécificités lexicales du milieu rural égyptien dans le roman de Mohamed El-Bisatie, par souci de fidélité à la culture source et nous  relèverons quelques erreurs  de la traductrice. Nous pensons qu'un tel roman a besoin de la retraduction car il dépeint le quotidien et le milieu socio-culturel du villageois, un tableau social nécessitant une grande minutie quant aux moindres détails de traduction que ce soit en français ou dans d'autres langues étrangères. 

[26] Vinay, J.P. -Darbelnet, J. Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, 1977.p.68.

 

  • Bibliographie 

     

    • Ouvrages consultés

    Berman, Antoine, « John Donne: Traductions et retraductions »,  Pour une critique des traductions: John Donne, Paris, Gallimard, 1995.

     

    ---------------------------, la retraduction comme espace de la traduction, palimpsestes, 1990.

     

    Courtois, J. -P., De la retraduction : Le cas des romans, Bruxelles, La lettre volée, 2014.

     

    Douglas Virginie, Florence Cabaret, La retraduction en littérature de jeunesse, Rouen, 2014.

     

    Durieux, C., Fondement didactique de la traduction technique, Paris, Didier, 1990.

     

    Eco, Umberto : Dire presque la même chose – Expériences de traduction. Paris, Grasset. 2010.

     

    Gambier, Yves, « La retraduction: Retour et détour», Meta, vol. XXXIX, n° 3, 1994.

     

    Jacquemond, Richard, Traductions croisées Égypte France stratégies de traduction et échange culturel inégal, Egypte Monde arabe, 1993.

     

    Ladmiral, Jean-René, Traduire: Théorèmes pour la traduction, 2e édition, Paris, Gallimard, 1994.

     

    Meschonnic, Henri, Traduire, c'est retraduire, in « Poétique du traduire », Paris, Verdier, 1999.

     

    ------------------------, Pourquoi je retraduis la Bible, in « Éthique et politique du traduire », Paris, Verdier, 2007.

     

    Monti Enrico et Schnyder Peter, Autour de la retraduction : Perspectives littéraires européennes, Paris : Horizons, coll. "Universités", 2011.

    Park, Sunheui, et Gi Jon- Sung, L'évaluation des traductions coréennes du style indirect libre dans Madame Bovary, in Tatiana Milliaressi (éd.), 2014.

     

    Seleskovitch, D.,  Le dilemme terminologique de la retraduction, Traduire, 1998. 

     

    Mavrodin, Irna,, Retraduire Dickens, table ronde, Actes des Septièmes assises de la traduction littéraire (Arles 1990), Arles, Actes Sud / ATLAS, 1991.

     

    J.P, Vinay, Darbelnet,  Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, 1977.

     

    Walter, Benjaminm,  Traduction, Terminologie, Rédaction, vol. X, n° 2,  Association canadienne de traductologie, 1997.

     

               

     

     

     

     Ouvrages littéraires consultés :

     

    El Bisatie, Mohamed, La Faim, Actes Sud, 2011.

     

    Zakareyz Anani, Session"Shawki et Lamartine", Série spéciale, Paris, Octobre 2006.

     

     

    Autre ouvrage consulté en arabe :

    محمد البِساطي- "جوع"- الموقع الرسمى لدار الاداب – بيروت – مارس 2017 .                                  

     

    II -         Sitographie

     

           - http://joumals openedition.org/m/1109,00 https://doi.org/10.4000/ema 1109/

      Mis en ligne  le 08 juillet 2000,  dernière consultation le 21 décembre2022

     

         - https://doi.org/10.4000/palimpsestes,2016./

       Dernière consultation le 2 décembre2022  

     

    Dernière consultation le 5 décembre 2022.

           -http://www.almaany.com

      Dernière consultation le 15 décembre 2022.

     

           -https://dictionnaire.lerobert.com/

      Dernière consultation le 15 décembre 2022.

     

          -https://doi.org/10.4000/ema 1109, consulté le 19 décembre. 2022.

     Dernière consultation le15 décembre 2022